CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE TOULON
SÉANCE PUBLIQUE DU VENDREDI 26 JUIN 2015
(le style parlé du PV a été conservé)
Monsieur le Maire.
En politique, la confiance ne se décide pas, ne se décrète pas. On a confiance ou on n’a pas confiance.
Sur ces politiques de la ville, nous n’avons pas confiance. Dans tous ces contrats de cohésion, dans tous les comités Théodule, dans les petites boîtes à sucre, non, décidément et résolument nous n’avons pas confiance !
On y mêle certes de bonnes choses, mais aussi des mauvaises. On y met l’utile et le superflu. On y met les bonnes intentions mais aussi le clientélisme, j’oserai dire le bon grain et l’ivraie.
J’ai entendu que c’était une politique de l’État, alors parlons de la politique de l’État. Effectivement, c’est la politique du pompier pyromane : on fait la politique de la ville et jamais on ne se pose les questions de l’origine des troubles ; jamais on ne se pose la question du pourquoi de la situation ; jamais on ne remet en cause la politique migratoire ; jamais on ne remet en cause l’abandon de l’autorité de l’État ; jamais on ne remet en cause les reniements en tous genres de nos gouvernants.
J’entends aussi que la politique de la ville, c’est répondre aux problèmes des quartiers aux foyers à faibles revenus. Les campagnes françaises, les petits villages, partout en France où il y a de très faibles revenus, est-ce qu’on y fait de la politique de la ville ? Est-ce qu’on y fait de la politique des villages ? Et est-ce qu’on y engouffre des centaines de millions d’euros de budget en budget ? Non. Non parce que peut-être que là, il y a malgré tout un certain respect, une certaine logique qui respecte un petit peu l’esprit de la France.
Le mille feuille administratif qui arrive dans ces contrats est bien français. On a toutes les strates de l’administration française. C’est effectivement là aussi un moyen de ne plus rien y comprendre ; le moyen de la boîte à sucre, le moyen où tout est mêlé, où tout est troublé et où finalement le contribuable, celui qui met la main à la poche, celui qui paie, ne sait jamais réellement quels sont les résultats. Il y a des bons résultats, c’est sûr. Mais il y a aussi tout le drame que l’on vit depuis un certain nombre d’années. Je ne veux pas être pessimiste. J’ai trente ans et je suis résolument euphorique pour l’avenir qui s’ouvre à nous. Mais je crois qu’il ne faut pas regarder la situation de manière trop angélique.
Si nous ne baissons pas les bras, si nous continuons bien au contraire à vouloir changer les capitaines des navires plutôt que de remettre des rustines et d’essayer de juguler les fuites dans le bateau, notre vote sera un vote résolument contre. Et encore une fois, il faut qu’il y ait des efforts, il faut qu’il y ait de l’action dans les quartiers. C’est très bien. Nous privilégierons toujours plus les aides directes, les choses bien concrètes à tous ces grands projets qui finalement font que les gens n’y comprennent plus rien et rejettent dans les urnes les élites politiques qui aujourd’hui nous dirigent.